Peintures intumescentes : des règles d’exécution pour tous
L’activité de protection de charpente métallique, étant du domaine de la sécurité incendie, est encadrée par des règles connues de l’ensemble du secteur d’activité.
L’objectif premier du DTU est l’encadrement technique des prestations de peinture intumescente, pour les entreprises spécialisées qui réalisent généralement les chantiers d’ampleur. Mais aussi, de rendre possible l’accès à ce marché pour les entreprises de peinture, grandes ou petites, qui souhaitent s’engager sur des marchés de moindre importance qui n’attirent pas les spécialistes.
Des bonnes pratiques pour atteindre la performance de résistance au feu
Le DTU 59.5 Exécution des peintures intumescentes sur structures métalliques : une norme qui définit précisément la mise en œuvre et les procédures à respecter pour atteindre la performance au feu demandée.
La peinture intumescente est une des solutions de la protection passive contre l’incendie.
Destinée à améliorer la résistance au feu des charpentes métalliques, elle permet, en cas d’incendie, d’évacuer les occupants et faire intervenir, à temps, les services de sécurité sur le lieu sinistré.
Ce système complet, fabriqué dans des conditions très strictes, bénéficie d’Agréments Techniques Européens et d’un marquage CE. Il n’apporte la sécurité attendue qu’une fois la peinture appliquée sur le support préalablement préparé, dans des quantités nécessaires pour conférer à la structure métallique la stabilité au feu requise.
Aussi, les performances de ce procédé dépendent principalement de la qualité de leur mise en œuvre. Cette dernière étant effectuée par une multitude d’entreprises de toutes tailles, plus ou moins qualifiées, voire informées, conscientes ou non des enjeux et dans certains cas, de la raison d’être de ces produits.
Ce type de document est reconnu et appliqué dans le milieu de la construction. Il est aussi intégré dans les pièces écrites des marchés de travaux par les maîtrises d’Oeuvre ce qui le rend crédible et applicable.
Principes du développement durable dans le DTU 59.5 : neuf critères pris en compte
Outre les thèmes de sécurité et de préservation de la santé, il convient de retenir que l’économie de ressources naturelles non renouvelables, la maîtrise des déchets et des polluants et l’écoconception sont valorisées dans ce nouveau document, à savoir :
- Economiser les ressources naturelles non renouvelables
- Permettre de réduire les déchets
- Réduire les émissions de polluants
- Contribuer à l’écoconception
- Préserver la santé humaine
- Rendre accessible le bâti
- Appliquer le principe de précaution
- Responsabiliser, former et informer les acteurs de la construction
- Préserver le patrimoine historique et culturel
Le DTU 59.5 pour une résistance au feu maîtrisée des structures métalliques
La résistance au feu des constructions multi-étages est un facteur essentiel pour la sécurité des personnes et des biens. Afin de justifier des classes de résistance au feu R30 et plus, la construction métallique bénéficie de nombreuses solutions constructives. Parmi celles-ci, la protection par peinture intumescente permet d’atteindre des classes de résistance au feu allant jusqu’à R 120.
La protection par peinture intumescente est particulièrement adaptée aux structures métalliques destinées à être apparentes, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur des bâtiments.
Dans le second cas, le choix du système de peinture doit être approprié aux conditions atmosphériques rencontrées.
Comme toute technique de protection qui devra démontrer son efficacité lors de l’apparition d’une sollicitation extrême, l’incendie dans notre cas, son dimensionnement et sa mise en œuvre doivent faire l’objet d’une attention toute particulière. Le DTU 59.5 répond à cette demande afin de permettre à l’entreprise de peinture d’appliquer le produit approprié à l’épaisseur requise et de le mettre en œuvre selon les règles de l’art ou selon des prescriptions spécifiques au système de peinture concerné.
Il faut rappeler qu’un système de peinture intumescente est généralement composé de trois éléments applicables après la préparation de surface, adaptée à la nature du support :
- Une peinture primaire permettant l’accrochage sur le support et jouant le rôle d’anticorrosion,
- La peinture intumescente proprement dite, dont l’épaisseur sera en fonction de la classe de résistance au feu (sous incendie conventionnel) à atteindre, compte tenu des paramètres propres à la structure métallique à protéger (facteur de massivité et température critique),
- Une peinture de finition, d’efficacité variable selon les conditions environnantes.
Le chapitre 5 du Cahier des Clauses Techniques donne toutes les informations nécessaires pour les applications suivantes :
- la détermination de l’épaisseur de peinture intumescente à appliquer,
- les conditions générales de mise en œuvre du système de protection intumescent,
- la préparation du support dans le cas de travaux neufs,
- la préparation du support pour des ouvrages existants,
- les conditions d’application du système de peinture intumescent,
- le cas spécifique de la protection des structures extérieures pouvant être soumises à des conditions d’humidité particulières,
- les retouches éventuelles dans le cas où l’épaisseur de peinture intumescente serait ponctuellement insuffisante ou dégradée.
Des points singuliers peuvent apparaître sur les chantiers, tels que :
– la jonction d’un système intumescent avec un autre produit de protection rapporté (tels que matériaux fibreux ou pâteux, appliqués par projection ou sous forme de panneaux). Dans ce cas, pour les systèmes intumescents en phase aqueuse, la jonction s’effectue par recouvrement du produit de protection passive contre l’incendie par la peinture intumescente ;
– les parties inaccessibles au traitement (poutre ou poteau support de bac acier….). Lorsque les éléments métalliques, à protéger par peinture intumescente ont une ou plusieurs de leurs faces en contact direct avec des éléments de l’enveloppe ou du plancher du bâtiment, les zones en contact direct n’ont pas à être protégées.
Les autres cas nécessitent en revanche, une étude spécifique ou un avis de chantier.